Un astéroïde à l'origine de la disparition des dinosaures
Espérant clore pour de bon le débat intense sur cette question, un panel international de 41 chercheurs a rendu public jeudi ce verdict final après avoir étudié 20 ans de données sur ce qui a causé l’extinction du Crétacé-Tertiaire (KT), qui a décimé plus de la moitié des espèces de la planète.
Les scientifiques ont conclu qu’un astéroïde d’environ 15 kilomètres de large s’était abattu sur Chicxulub dans la province actuelle du Yucatan au Mexique.
"L’astéroïde aurait frappé la Terre avec une puissance un milliard de fois plus élevée que la bombe atomique d’Hiroshima", ont affirmé les chercheurs dans le journal Science.
"Il aurait charrié des matériaux à grande vitesse dans l’atmosphère, déclenchant une réaction en chaîne qui a provoqué un refroidissement, éradiquant une grande partie de la vie sur Terre en l’espace de quelques jours", ont-ils ajouté.
L’événement a constitué un tournant majeur parce qu’il a permis aux mammifères, et donc à l’Homme, de devenir l’espèce dominante sur Terre.
Certains scientifiques ont affirmé que les dinosaures et d’autres espèces, comme certains grands reptiles marins, avaient disparu à la suite d’une série d’éruptions volcaniques qui ont sévi pendant 1,5 million d’années dans ce qui est aujourd’hui l’Inde.
Ces éruptions ont déversé une quantité de lave équivalente à deux fois le volume de la mer Noire dans les trapps du Deccan, dans le centre-ouest de l’Inde, et auraient provoqué un refroidissement de l’atmosphère et des pluies acides à grande échelle.
Mais les preuves amassées par les auteurs de l’étude publiée dans Science ont montré que les écosystèmes marins et terrestres avaient été détruits rapidement lors de l’extinction du KT, faisant exclure aux scientifiques l’hypothèse de la responsabilité des volcans dans l’extinction des dinosaures.
"Malgré des preuves d’une activité volcanique relativement importante dans les trapps du Deccan à l’époque, les écosystèmes marins et terrestres n’ont subi que des modifications mineures au cours des 500.000 ans précédant l’extinction du KT", ont dit les chercheurs.
"Des modèles informatiques et des données observatoires suggèrent que la libération de gaz comme du soufre dans l’atmosphère après chaque éruption volcanique (...) aurait eu un impact peu durable sur la planète et n’aurait pas fait suffisamment de dégâts pour provoquer une extinction rapide et massive d’espèces terrestres et marines", ont-ils ajouté.
En revanche, l’astéroïde de Chicxulub peut parfaitement avoir eu raison des dinosaures, ptérosaures et d’autres espèces, jugent les scientifiques.
L’impact de l’objet céleste aurait provoqué "des incendies à grande échelle, des séismes d’une magnitude supérieure à 10 sur l’échelle de Richter, et des coulées de boue provoquant des tsunamis", a estimé Joanna Morgan, chercheuse à l’Imperial College à Londres et co-auteur de l’étude.
L’astéroïde a frappé la Terre 20 fois plus vite qu’une balle de pistolet et a explosé en créant un mélange mortel de roche brûlante et de gaz qui aurait "carbonisé toute créature vivante dans les environs immédiats", a ajouté Gareth Collins, chercheur dans le même institut.
"Ce qui a fini d’achever les dinosaures, c’est quand des matériaux ont été projetés à grande vitesse dans l’atmosphère", plongeant la planète dans les ténèbres et le froid et tuant les espèces qui ne "pouvaient s’acclimater à cet environnement infernal", a ajouté Joanna Morgan.
De Karin ZEITVOGEL (AFP)
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